Les avis émergent de toutes parts pour s’opposer à la baisse de la vitesse maximale autorisée sur les routes nationales et départementales à 80 km/h. Si le gouvernement entend sauver des vies en adoptant cette mesure, les critiques, eux, se basent sur les dommages collatéraux.
Le gouvernement divisé
Selon un article de JDD paru dimanche, le ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard, serait opposé à la réduction de la vitesse à 80 km/h au lieu de 90. « Il est en train de chauffer tous les présidents de département contre la mesure. Bonjour la loyauté… », s’est agacé un conseiller. Le sujet est si sensible qu’au Sénat, une demande de création d’une mission d’information parlementaire sur la sécurité routière a été lancée après l’annonce de cette décision. Il y a même une pétition pour contrer la « persécution » des automobilistes par le gouvernement.
Grogne des motards
Pour les membres du Fédération française des motards en colère (FFMC), cette limitation de vitesse « ne fera pas avancer les choses ». Pour eux, l’Etat aurait pu se focaliser sur les équipements de sécurité, comme les glissières latérales de sécurité. Pour se faire entendre, ils souhaitent que d’autres associations d’usagers de la route les rejoignent.
A la même allure que les camions
Actuellement, les véhicules de plus de 3,5 tonnes sont limités à 80 km/h sur les routes. Cela voudrait dire que ces poids lourds et les voitures devront rouler à la même vitesse. Et le comble, c’est que les transports en commun de plus de 10 tonnes peuvent rouler à 90 km/h. Les voitures vont donc maintenant se faire doubler par les bus.
Débats sur le coût des panneaux qu’il faut remplacer
Selon le gouvernement, 20000 panneaux de signalisation devront être remplacés pour mettre cette mesure en vigueur, à ceux-là s’ajouteront « un nombre certain de panneaux à des endroits où ils sont absents aujourd’hui ». Selon Edouard Philippe, le coût du remplacement est estimé entre 5 et 10 millions d’euros. Mais pour un syndicat du secteur, la facture serait plus basse, environ 1,6 million d’euros. « Cela prend en compte la fourniture du panneau et son installation », précise Julien Vick. En tout cas, les collectivités seront épargnées car l’Etat assure vouloir financer entièrement ce projet.