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Transport : les applications ont conquis les banlieues

Les VTC ont apporté un vrai dynamisme dans le secteur des transports. Depuis 2012, plus de 25000 entreprises ou microentreprises ont vu le jour dans les départements du nord de l’Île-de-France. Le transport a aussi dominé la création d’emploi en 2016.

Les applications de transports de personnes ont apporté un vrai dynamisme au secteur des Transports. Elles participent notamment à la réduction du chômage en recrutant beaucoup de chauffeurs.
Les VTC ont dopé le secteur des Transports.

Dynamisme du secteur

Rien qu’en Seine-Saint-Denis, 6383 entreprises de transport de personnes ont été créées depuis 2010. Le nombre de chauffeurs dépasse l’ensemble de celui de la Seine-et-Marne, des Yvelines et de l’Essonne. « Dans notre commune, beaucoup de jeunes se tournent vers cette activité notamment en raison de certaines barrières à l’embauche, comme le fait d’avoir un nom pas forcement politiquement correct », explique au Figaro Stéphane De Paoli, maire de Bobigny.

En effet, les applications de transport de personnes constituent une véritable alternative au CDI, souvent inaccessible à de nombreuses personnes. Ces plateformes ciblent d’ailleurs les quartiers défavorisés. « Nous avons mené plusieurs opérations, dont celle intitulée 70.000 entrepreneurs que nous avons recentrée autour de la population de ces quartiers car elle est particulièrement sensible à notre secteur d’activité. On s’est engagé avec des acteurs locaux pour qu’ils nous aident à construire un programme qui répond mieux aux besoins des banlieues », raconte un porte-parole d’Uber. En 2016, le géant américain soulignait que 55% de ses chauffeurs n’avaient pas d’emploi avant qu’il ne les recrute et que 39% d’entre eux cherchaient un emploi.

Des chauffeurs diplômés

Uber et les autres applications de transport de personnes représentent des sources de revenu rapides aux yeux des jeunes de banlieue. Les propositions de ces entreprises paraissent très alléchantes pour des gens qui veulent échapper au chômage. Suivant la tendance actuelle, le nombre de chauffeurs venant des banlieues pourrait continuer d’augmenter.

Contrairement aux idées reçues, les chauffeurs VTC sont plus diplômés que la moyenne même s’ils sont issus des zones où le niveau est plus faible. Deux économistes français, David Thesmar et Augustin Landier, ont fait une étude sur le sujet : 61% de ceux qui travaillent pour Uber possèdent au moins le bac, contre 55% de la population active française et 46% des taxis. « En fait, les chauffeurs travaillant avec Uber ont un niveau d’éducation plus élevé parce qu’ils sont en moyenne plus jeunes », selon les deux économistes.