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Présidentielle : quelle place pour les transports ?

La politique des transports ne figure pas parmi les priorités des prétendants à l’Elysée. Toutefois, questionnés à ce sujet par le think tank TDIE, cinq d’entre eux (François Fillon, Benoît Hamon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon) ont témoigné leur volonté d’améliorer la mobilité de leurs concitoyens. A deux jours du premier tour de la présidentielle, faisons le point sur les propositions marquantes issues de ce questionnaire…

 

Les financements

Le financement est l’un des points sur lesquels les cinq candidats affichent certains rapprochements. En effet, à l’unanimité, ils donnent la priorité aux budgets destinés à l’entretien des réseaux ferrés et routiers existants. Pour ce faire, François Fillon se rallie à Marine Le Pen et propose une hausse des crédits pendant que les autres candidats s’accordent pour une sanctuarisation des montants déjà en place.

Par ailleurs, tous les candidats ont aussi exprimé leur volonté de lancer un débat parlementaire et d’adopter une loi de programmation tout au long de leur quinquennat pour un meilleur suivi des projets. Malheureusement, « aucun candidat ne se risque à une évaluation budgétaire précise » constate Philippe Duron, co-président de TDIE.

Les infrastructures

Concernant les infrastructures, les quatre candidats misent sur de nouveaux investissements. Engagés dans la transition écologique, Benoit Hamon et Jean-Luc Mélenchon s’opposent au développement du réseau et misent davantage sur le report modal. Emmanuel Macron, quant-à-lui, promet un investissement d’une valeur de 5 milliards d’euros dont 50 milliards d’euros seront consacrés à l’intermodalité. De son côté, François Fillon veut développer le financement privé des infrastructures en multipliant, entre-autres, les partenariats public-privé. Du même avis que Marine Le Pen, le candidat des « Républicains » veut « renationaliser les autoroutes ».

Pour l’usage de l’infrastructure routière, certains candidats envisagent la mise en place d’une écotaxe. Pour Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, cette tarification sera appliquée pour tous les poids lourds étrangers. De leurs côtés, François Fillon et Benoit Hamon s’accordent pour une tarification au niveau régional dont le produit serait « partagé » avec l’Agence de financement des infrastructures de France (Afitf).

Sur les projets en cours,  dont le Tunnel Lyon-Turin, le canal Seine Nord Europe, Notre-Dame-des-Landes, les avis sont assez partagés. En effet, François Fillon affirme son soutien aux trois projets tandis que Jean-Luc Mélenchon s’y oppose fermement. Plus indécis sur cette question, Benoit Hamon préconise des conférences de consensus. De son côté, Marine Le Pen se dit favorable au canal Seine Nord Europe ainsi qu’à Notre-Dame-des-Landes mais s’oppose au Lyon-Turin. Enfin, Emmanuel Macron est favorable aux projets concernant le canal Seine Nord Europe et le Tunnel Lyon-Turin mais envisage de mettre en place un « médiateur » pour celui de Notre-Dame-des-Landes.

Les transports urbains

Si les candidats s’accordent sur le maintien du versement transport, la baisse de la TVA divise. D’une part, François Fillon, Benoit Hamon et Jean-Luc-Mélenchon proposent le retour de la TVA à 5,5%. Pour les trois hommes, les transports urbains devraient être considérés comme des biens de première nécessité. De l’autre, Marine Le Pen et Emmanuel Macron s’y opposent en avançant des raisons budgétaires.

Sur la lutte contre la pollution, les prétendants à l’Elysée s’accordent pour dire que l’Etat doit proposer des mesures plus sévères et plus efficaces aux collectivités. Particulièrement engagé sur cette question, Monsieur Mélenchon estime que les solutions proposées par l’Etat doivent être appliquées par les collectivités. Une idée à laquelle s’opposent les autres candidats qui estiment que l’autonomie de chaque collectivité leur permettra d’être plus réactive en cas de pics de pollution.

Concernant la révolution numérique et les nouvelles mobilités, Jean Luc Mélenchon a confirmé son opposition aux véhicules autonomes. Et si Marine Le Pen ne veut pas s’y engager, les trois autres candidats semblent plus favorables mais exigent un cadre plus clair où l’Etat est perçu comme accompagnateur et régulateur.

Les transports ferroviaires

L’un des gros dossiers dans ce secteur : le système ferroviaire actuel. Et sur cette question, la réforme effectuée en 2014 est fortement remise en cause. Ainsi, Mélenchon veut annuler cette réforme et propose un seul pôle public pour le gestionnaire d’infrastructure et l’opérateur historique. Quant à Hamon et Macron, ils veulent transformer Gares & Connexions en un établissement public à caractère industriel et commercial (Epic). A l’inverse, Fillon penche pour la suppression de l’Epic afin de rendre SNCF mobilité et SNCF Réseau, indépendants l’un de l’autre.

En matière de concurrence, Fillon et Macron s’accordent pour une ouverture dès le début de son mandat. Ici, l’un vise à éliminer le recrutement sous statut et l’autre cherche à privilégier les recrutements hors statut pour la SNCF. Contrairement à eux, Mélenchon et Le Pen s’opposent à l’ouverture à la concurrence. Quant à Benoit Hamon, il veut instaurer une loi d’expérimentation.