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Transports en commun : lutte contre les agressions sexuelles

Une brigade spéciale de police combat depuis 2015 les attouchements et agressions sexuelles dans les transports. Si le travail de ces policiers sur le terrain semble efficace, le blocage au bannissement de ce fléau reste l’hésitation des victimes à porter plainte.

Un brigade spéciale travaille depuis 2015 dans la lutte contre les agressions sexuelles dans les transports. Leur plus grand défi reste de persuader les victimes à porter plainte.
Les agresseurs sexuels dans les transports ont divers profils.

La brigade anti-frotteurs

La Sûreté régionale des transports (SRT) d’Île-de-France possède depuis 2015 une brigade spéciale de lutte contre les agressions sexuelles. C’est cette année-là que le gouvernement a lancé une campagne nationale pour rendre les transports en commun plus sûrs. La cible de cette brigade va du simple « frotteur » aux prédateurs sexuels.

La création de cette brigade spéciale permet aux enquêteurs « de ne rien louper », se réjouit Frédéric, le chef de groupe. Les enquêteurs sont à l’affut des moindres indices d’un passage à l’acte. « Pour les frotteurs, leur but est de se faire le plus discret possible. C’est même très fréquent que des victimes ne se rendent pas compte qu’il s’est passé quelques chose », explique le major de la brigade de lutte contre les atteintes à la sécurité dans les transports (BLAST).

Leur réputation s’est solidifié en à peine un an. « Quand on arrive avec un dossier, le magistrat sait qu’il sera solide », explique Amandine Matricon-Charlot, commissaire à la tête de la SRT. En 2017, 70% des personnes interpellées ont été déférées devant la justice.

Les victimes ne portent pas plainte

En France, 53% des femmes ont déjà été victimes de harcèlement ou d’agression sexuelle. C’est ce que révèle un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour France Info et Le Figaro. La Fédération nationale des usagers des transports (FNAUT) annonce pour sa part que 9 femmes sur 10 affirment avoir été harcelées dans une gare, un train ou un transport collectif. Malgré ces chiffres, il n’y a que 2% des victimes qui portent plainte.

Face à cette situation, une amélioration des offres de transport en faveur des femmes a été réalisée. Désormais, les femmes peuvent demander à ce que le bus s’arrête plus près de leur domicile. Mais la présence des policiers est la mesure la plus efficace car en plus de prévenir les agressions, les enquêteurs peuvent arriver à convaincre les victimes de porter plainte. « Cela fait aussi partie du travail de rappeler qu’on n’a pas affaire  à des incivilités dans le cas des frotteurs mais bien à des agressions sexuelles punies de 5 ans de prison et de 75000 euros d’amende », souligne le commissaire.