Les autorités publiques devront trancher dans les prochains jours sur plusieurs mesures liées à la sécurité routière. Mais prendre des décisions est une chose, les faire appliquer en est une autre. En tout cas, ces mesures alimentent les débats et c’est déjà une bonne chose.
Sauver des vies à tout prix
Le passage de la vitesse maximale des 400000 km de routes secondaires à 80 km/h est en discussion au gouvernement et pourrait être annoncé mardi. En adoptant cette mesure, la France rejoint le Pays-Bas ou encore la Suisse où elle est déjà en application. Elle est censée réduire le taux de mortalité sur les routes. Et pour ceux qui la défendent, près de 400 vies par an pourraient être sauvées.
Mais cette baisse de la vitesse maximale a déjà beaucoup fait parler d’elle chez les automobilistes. Pour les associations, la réforme est inutile. « C’est une décision politique. Cette mesure va frapper les esprits, mais elle ne va pas donner de résultats », explique Daniel Quéro, président de 40 millions d’automobilistes.
De son côté, le gouvernement est bien décidé à aller jusqu’au bout. « Je sais que si nous annonçons cette mesure, je serai critiqué. Mais je sais qu’elle va sauver des vies, et je veux sauver des vies. Je comprends les arguments, et même la mauvaise humeur, mais je ne le fais pas pour augmenter les recettes de l’Etat – d’ailleurs, nous annoncerons des choses à ce sujet. Et si pour sauver des vies il faut être impopulaire, j’accepte de l’être ».
Aucune corrélation entre la vitesse maximale et la mortalité routière
Pour l’opposition, la sécurité routière passe par la remise en état du réseau routier et non la réduction de la vitesse. « Il n’y a pas, malheureusement, de corrélation entre la réduction de la vitesse et le nombre de morts sur les routes. Ce que disent les pays qui l’ont appliquée le démontre très clairement. C’est une mesure qui ne répondra pas à l’objectif affiché et qui finalement sera vécue par une partie des Français comme une taxation supplémentaire », déclare le vice-président du parti Les Républicains.
Outre le mauvais état de la route, le relâchement des comportements chez les automobilistes est aussi facteur d’accidents. Les autorités doivent être capables de faire respecter les règles. Sans contrôles sur les routes ni sanctions, cette mesure ne sera pas efficace. Mais surtout, il faut prévenir en convainquant et mobilisant le public. Et la sensibilisation doit se poursuivre tout au long de la vie, dans les écoles, les entreprises, sur les réseaux sociaux… en utilisant des moyens adaptés : images, témoignages.