La préparation de la cohabitation de la voiture autonome avec les véhicules classiques devient une urgence. Les véhicules sans conducteurs pourraient bien voir le jour plus tôt que prévu. En effet, l’arrivée de ces engins du futur suscite à la fois curiosité et crainte.
La voiture autonome arrive
Une expérimentation sur route de la voiture autonome sera lancée avant la fin de l’année à Rouen. C’est la preuve que le travail des constructeurs et des géants du web progresse rapidement. A Rouen, quatre Zoe effectueront trois tours de 10 km au total grâce à un partenariat entre la ville, Renault et Transdev s’élevant à près de 10 millions d’euros pour trois ans.
« C’est une étape importante : on passe d’expérimentations menées dans des navettes, sur des sites fermés, à des véhicules individuels sur route, qui pourront devenir demain des VTC autonomes, des véhicules partagés… », a indiqué Thierry Mallet, PDG de Transdev. Toutefois, la phase de transition reste un problème majeur auquel doivent réfléchir les responsables.
Les villes doivent s’y préparer
Les opinions sont divisées face à l’arrivée plus tôt que prévue. En effet, la nouveauté suscite toujours de la fascination mais aussi la peur. «C’est toujours la même histoire: depuis l’invention de la machine à vapeur, il se trouve des gens pour craindre les progrès technologiques. Sans se rendre compte qu’avec l’arrivée de nouveaux risques, c’est aussi de nouvelles chances qui apparaissent», regrette Michael-Andreas Esfeld, professeur à l’Université de Lausanne.
C’est l’inconnu qui fait le plus peur dans cette situation, notamment en ce qui concerne le cadre législatif. « La crainte est aussi d’ordre légal. Comment seront déterminées les responsabilités en cas de problème? Comment les données enregistrées seront-elles gérées, avec quelle protection pour les utilisateurs, quelle transparence? S’il y a des progrès, ils se font actuellement en ordre dispersé. La France ou la Suisse n’autorisent pas à un conducteur de lâcher son volant. Aux Etats-Unis, c’est un patchwork de réglementations. En Chine, la situation n’est pas claire. L’Allemagne est plus ouverte. Le Ministère des transports a créé un comité d’éthique qui réfléchit à ces questions. Le cadre légal qui se met en place est une bonne base pour le développement de la voiture autonome. Mais les réglementations devront s’adapter à cette évolution», explique Jungo Brüngger de chez Daimler.