Véritable hantise pour les personnes en situation d’handicap, le métro parisien est pour l’heure équipé à hauteur de 3% d’aménagements accessibles pour faciliter les déplacement.
Bien que les textes législatifs aient significativement évolué. Le métro fait toujours exception à la règle. Il n’arrive toujours pas à se doter des infrastructures nécessaires.
Alors pourquoi de telles lacunes se font-elle ressentir en terme d’accessibilité du métro aux PMR jusqu’à aujourd’hui tout en sachant que plus de 15 ans d’efforts ont été entrepris dans l’Hexagone.
Accessibilité du métro aux PMR : des infrastructures difficilement modifiables
Le métro parisien est l’un des plus anciens du monde. Ayant vu le jour au tout début du XXe siècle, les quais et tunnels qui alimentent les galeries souterraines sont pratiquement les mêmes qu’à leur commencement. D’où la quasi impossibilité d’aménager idéalement l’espace pour le transport handicapés.
Pourtant des élévateurs ont puêtre installé dans les couloirs de métro comme celui de la ligne 6 à la station Montparnasse Bienvenu. Mais les résultats sont maigres sur le réseau.
Pour dénoncer l’inaccessibilité du métro aux PMR dans la Capitale, les militants de l’association « APF France handicap en 2018 avait déjà, entre autres, collé des affiches aux entrées de certaines stations. Ces affiches montrait le plan de quelques stations qui sont accessibles aux personnes en fauteuil roulant. Cette action avait été suivie d’une manifestation par les principaux intéressés.
En effet, cette dénonciation montrait que sur les 303 stations du métro parisien, seules 9 stations de la ligne 14 sont dotés d’équipements adaptés aux personnes à mobilité réduite, soit 3% du réseau. Ce taux est encore très faible si l’on se réfère au cas du réseau de métro dans d’autres pays : 88 % à Tokyo, 82 % à Barcelone, 18 %, selon Alain Rochon, président de APF France Handicap, qui est lui aussi venu manifester. « Il faut profiter des Jeux olympiques de 2024 pour lancer dès maintenant un plan de mise en accessibilité des transports parisiens en général et du métro en particulier », soulignait-il.
L’unique alternative consiste à redéployer l’offre vers les bus et le tramway ?
De son côté, la RATP a expliqué qu’elle se conforme aux engagements. Ceux souscrits par l’autorité organisatrice des transports dans la région, Ile-de-France mobilité. Elle a également indiqué que dans la Capitale, le réseau de bus est 100 % accessible pour les handicapés. D’ailleurs, il se présente aussi comme le moyen de transport de « substitution » pour les PMR. Mais l’APF insiste sur la nécessité de reconsidérer le cas du métro parisien.
C’est pour cette raison que l’association avait appelé à une mobilisation partout dans l’Hexagone. Elle incitait à « dénoncer les lacunes flagrantes quant à l’accessibilité du métro ». Cette manifestation avait eu lieu à la veille d’une première échéance prévue par une loi de 2015. Et cela pour que les établissements recevant du public soient accessibles. Ou au moins pour déposer en préfecture un « calendrier » indiquant l’avancement de ce processus. Cependant, très peu d’établissements publics ont fait des progrès en ce sens, explique l’APF. Pour beaucoup d’usagers, la solution serait d’opter pour des alternatives privés. Celles qui proposent des prestations avec des véhicules spécialement adaptées au PMR. Cette option est idéale mais pas adapté aux budgets de tous. Néanmoins, elle comporte moins d’inconvénients que les transports en commun (insécurité, retards, attentes, annulations…).